En Russie, il y a beaucoup de choses bizarres pour les visiteurs d’autres pays. Par exemple, personne se promène portant des ouchankas, à l’exception des mêmes étrangers. Et ce n’est pas un ours sur un vélo qui les accueille à l’aéroport en jouant de la balalaïka, mais de simples employés. Et on mange rarement le caviar rouge avec une chaussure de tille… en ce qui concerne notre cuisine traditionnelle, elle étonne toujours les étrangers. Mais ceux qui sont allés en Russie conseillent toujours de l’essayer. Ils même racontent les plats qui valent vraiment la peine d’être goûtés. La façon dont ils décrivent l’okroshka et les pelmenis est très drôle. Nous avons compilé 10 des plats et produits qui sont devenus un véritable stress gastronomique pour les touristes.
1. Le lard gras
On cite : « Le lard gras est un parent éloigné du bacon, composé de couches de graisse, généralement salé et assaisonné de poivre noir. Le lard gras est conservé au frigo et consommé cru. En fait, vous mangez de la graisse pure. Avec du pain de seigle, c’est excellent ! » Selon cet étranger, il vaut la peine d’essayer le lard gras, ne serait-ce que parce qu’il semble terrible à première vue. Mais quelle arôme riche, quel goût incomparable ! « C’est parfait pour sortir de votre zone de confort culinaire », comme indiqué sur un site de tourisme.
2. Les pelmenis
Les pelmenis sont décrites d’une manière très amusante aussi parce qu’ils sont souvent servies avec de la smetana – mais il n’existe pas de mot spécial pour ce produit en anglais. « C’est comme le fromage à la crème, mais épais, gras et lourd », voilà comment les étrangers la décrivent. Ainsi, parfois le mot « smetana » est simplement écrit en caractères latins. « C’est comme des tortellini, mais en mieux », écrivent les touristes à propos des pelmenis. Ou encore : « Il s’agit d’une version russe spécifique des dumplings chinoises. Ils sont faits d’une fine pâte sans levain, comme les spaghettis. La garniture est composée de viande hachée, d’oignons, de champignons et parfois de navets. » Des pelmenis avec des navets — cool, n’est-ce pas ? Pas tous les Russes en essayé.
3. Les gruaux
Tous les Russes savent que les gruaux et un plat très sain. Nous nous sommes habitués à sa couleur brun-gris discrète et nous avons même appris à créer de nouvelles saveurs en lui ajoutant des champignons et des oignons ou du lait et du beurre. Mais pour les étrangers, les gruaux reste un « mélange étrange », et ils ont peur d’en goûter. Ça ne fait rien ! Plus pour nous.
4. Le foie
Une réserve de minéraux et de nutriments. Les personnes ayant un faible taux d’hémoglobine se rendent compte qu’il ne s’agit même pas d’un aliment, mais d’une panacée. Et si vous faites frire le foie modérément, avec des épices et toute cette mystérieuse smetana, cela devient très savoureux. Mais les étrangers sont effrayés par l’aspect sombre et le goût étrange de ce produit. Et si c’est servi avec les gruaux, alors pour beaucoup de gens, goûter un tel duo est comme faire un saut en parachute.
5. Le poisson en gelée
« Quelle saleté, quelle saleté que votre poisson de baie! », dit Ippolit, sincère et déçu, dans le film L’ironie du sort, en parlant du poisson en gelée. Et de nombreux étrangers le soutiendront et seront surpris que quelqu’un pense autrement. Est-il vraiment possible de manger quelque chose froid et glissant au goût de poisson le soir du Nouvel An et de l’apprécier ? Tout à fait, si on y ajoute du raifort. Mais beaucoup dépend du talent du cuisinier. Après tout, le plat de quelqu’un pourrait être immangeable.
6. Le boeuf Stroganoff
Un plat qui laisse invariablement les touristes bouche bée. La raison n’est pas claire, d’ailleurs. En fait, le bœuf Stroganoff est juste des morceaux de boeuf frit dans une sauce à la smetana. Apparemment, tout est une question de smetana – comme ce produit n’existe pas à l’étranger, on ne peut pas en faire cuire du bœuf. « C’est un plat sain et fait maison. C’est semblable à ce que vous préparez pour votre famille le dimanche soir », on écrit sur les forums.
7. Les blinis
Nos blinis sont appelées les crêpes par les étrangers, le genre de crêpes fines en Europe centrale. Certains les appellent même des pancakes, mais les pancakes sont en fait plus proches des beignets. Ils décrivent les blinis comme ça : « Les blinis sont un élément important de la cuisine russe. Lors d’un festival russe appelé Maslenitsa, les genes célèbrent le début du printemps avec les blinis. Ils sont plus gros et plus épais que les crêpes, ils sont servis avec de la viande, du fromage ou quelque chose de sucré. La meilleure façon de manger des blinis est avec du caviar ou de la smetana. Les Russes ajoutent également à la smetana une herbe dégoûtante appelée aneth, que les Russes fourrent littéralement partout ».
8. Les goloubtsy
« C’est des feuilles de chou farcies avec de la viande hachée, cuit à la vapeur », on décrit les goloubtsy. « Le chou bouilli n’est pas du goût de tout le monde, mais la smetana sur le dessus rend tout meilleur. Et soit vous aimez les goloubtsy, soit vous les détestez. Quand il s’agit de goloubtsy, il n’y a pas de compromis ». D’ailleurs, les étrangers font remarquer que sans smetana ou sauce tomate, le plat est l’air affreux : des feuilles de chou farcies, rien de beau. Et comment peut-on penser à farcir des feuilles de chou ?
9. Le kholodets
Le frère jumeau de poisson en gelée est décrit de manière très peu appétissante : « Imaginez de la gelée, non pas avec des fruits mais avec des morceaux de viande. Ça ressemble à un bouillon de viande congelé très épais. Cela semble horrible, mais c’est un plat très sain et savoureux, surtout avec du vinaigre et de la moutarde ». Cependant, le kholodets est un plat controversé pour les Russes aussi – certaines personnes les aiment, d’autres non. Mais il est tout simplement impossible d’imaginer la table du Nouvel An sans un kholodets. Et, au fait, oui – le plat est très sain. Il contient tellement de collagène que les articulations, la peau et les cheveux pleurent de bonheur.
10. Le kvas
« Le kvas est une boisson traditionnelle russe peu alcoolisée à base de pain de seigle fermenté, de levure ou de baies », écrivent-ils sur les sites touristiques. Ou encore : « Une boisson semi-gazeuse et rafraîchissante qui contient du malt, comme la bière. Les Russes laissent leurs enfants boire le kvas en quantité illimitée, bien qu’il contienne un faible pourcentage d’alcool ». Tout ça a l’air horrible. Après tout, il existe une description beaucoup plus simple et plus compréhensible pour l’étranger : le kvas est comme un cola fait pas d’une poudre artificielle, mais des ingrédients naturels, plus savoureux et plus sains. Et il n’y a pas plus d’alcool que dans le kéfir. Bien que le kéfir soit aussi quelque chose de complètement inconnu aux estomacs des étrangers.
11. L’okrochka
L’okrochka est considérée comme une soupe froide. Alors que dans notre cuisine la soupe est un élément omniprésent, elle est une rareté pour l’étranger, sauf pour la soupe en purée. « Son goût est difficile à décrire. On prend du concombre, du radis, des pommes de terre bouillies, de la viande et des œufs, on ajoute le tout au kvas et on mélange les ingrédients. Pour rendre cette « soupe à la bière » encore meilleure, vous ajoutez de la smetana et de l’aneth — les Russes mettent de l’aneth partout ! ». Et les étrangers sont convaincus que la clé du goût de l’okroshka ne se trouve pas tant dans le kvas que dans les pommes de terre. « Les pommes de terre russes… vous pouvez les remplacer par d’autres légumes, mais le goût est meilleur avec elles », concluent les voyageurs gourmands.
12. La bouillie de semoule
L’histoire avec la bouillie de semoule est la même qu’avec les goloubtsy – elle est soit aimés, soit détestés. Et pourtant, dans les cafés russes, c’est un plat courant du petit-déjeuner. Nombreux sont ceux qui la dévorent avec appétit et même avec les larmes aux yeux, se rappelant leur enfance insouciante. Les étrangers regardent ces personnes, qui mangent une substance à la consistance étrange, ressemblant plus à un matériau de construction qu’à de la nourriture, avec une perplexité sincère. Cependant, pour eux, la bouillie n’est pas le plat le plus habituel.
13. Le kissel
Pour les étrangers, le kissel semble être un produit inachevé, ressemblant à de la gelée ou de la marmelade non cuite. Toutefois, ils trouvent le goût et la couleur de la boisson assez attrayants, c’est pourquoi les touristes la goûtent avec intérêt et la trouvent assez savoureuse. Cependant, ils continuent à s’y référer en tant que «gelée liquide». Pour les étrangers, nos boissons traditionnelles en général sont des bêtises comme la compote ou les morses. Ce dernier, d’ailleurs, a été très apprécié par Rasmus lorsqu’ils étaient en tournée dans notre pays. Oh, et une autre chose encore : le kissel n’est pas une boisson, comme on le considère, mais un repas. Et il faut absolument le servir avec des pirojki, dont nous parlerons plus loin.
14. Le hareng en fourrure
Ici, c’est plus le nom qui fait peur que l’aspect du plat. Mais comme il fait froid en Russie et qu’il y a parfois des ours dans les rues à la place des chats et des chiens, un hareng peut avoir un manteau de fourrure. Dans un climat froid, tout est possible. Toutefois, si l’on précise que le manteau est une métaphore et que le hareng se trouve sous plusieurs couches d’ingrédients différents, tout se met en place. Les ours redeviennent des chats et des chiens, et le hareng sous un manteau de fourrure devient une salade parfaitement comestible avec du poisson, des pommes de terre et des betteraves.
15. Les pirojkis
Il semblerait qu’il n’y ait rien de plus familier que les pirojkis. Mais non. En Occident, on fait de grandes tartes et des quiches, mais nos pirojkis de poche sont un non-sens pour les étrangers. « L’essentiel dans le pirojkis, c’est la pâte. L’intérieur est d’une importance secondaire », assurent-ils. À propos, Tatiana Tolstaya, écrivaine et cuisinière, est également d’avis que la pâte de pirojkis permet de tout savoir sur un restaurant. Mais elle est aussi pointilleuse sur le fourrage. « Ces petites pâtés frits ou cuits au four peuvent être farcis de tout : pommes de terre, choux, viande, œufs, oignons, licornes et diamants. C’est le casse-croûte parfait, et très bon marché de surcroît », disent les touristes à propos des pirojkis.
16. Le bortsch
Oui, on pense que le bortsch a été inventé par les Ukrainiens. « Même les Martiens », avons-nous lu sur l’un des portails de voyage américains. « Qui l’a inventé, ça n’a pas d’importance après la première cuillerée. Soupe de betteraves — cela semble très étrange, mais c’est délicieux ». On conseille de manger le borsch sous toutes ses formes : chaud ou froid – nous sommes d’accord sur ce point. « Il n’y a rien de mieux que d’ouvrir le frigo à quatre heures du matin et de manger du borsch », – même cette opinion nous l’avons trouvé. Il semble que cet étranger soit en Russie depuis trop longtemps. D’ailleurs, absolument tous ceux qui ont écrit des critiques sur le bortsch recommandent d’y ajouter de la smetana.